Portraits de répondants impliqués dans le Programme mixte des RDBV
L’Accueil francophone a accueilli 22 réfugiés dans le cadre du Programme mixte des RDBV
Saint-Boniface, situé entre les rivières Rouge et Seine à Winnipeg, est le foyer de l’une des plus grandes communautés francophones à l’extérieur du Québec. De nombreuses institutions franco-manitobaines s’y trouvent, dont l’Accueil francophone et son organisme-cadre, la Société de la francophonie manitobaine. Ces deux organismes ont pour mandat de favoriser le bilinguisme au Manitoba.
Depuis le début des années 2000, la communauté francophone du Manitoba a accueilli un nombre croissant d’immigrants originaires de pays non européens, y compris des réfugiés. Depuis quelques années, ceux-ci comprennent des réfugiés relevant du Programme mixte des réfugiés désignés par un bureau des visas (RDBV). « Nous avons fait venir 22 réfugiés du Programme mixte des RDBV au Manitoba en 2019 », nous apprend Boris Ntambwe, gestionnaire du programme de réinstallation des réfugiés de l’Accueil francophone.

L’Accueil francophone a aidé Jolie Niyota Lifino à venir au Manitoba grâce au Programme mixte des réfugiés désignés par un bureau des visas (RDBV). Photo utilisée avec la permission de l’Accueil francophone.
Les nouveaux arrivants parrainés dans le cadre du Programme mixte des RDBV sont originaires de la Guinée, de la République centrafricaine, du Rwanda, de la RD Congo, du Bénin et du Soudan. Certains sont venus avec leurs familles; d’autres étaient célibataires. Ils sont tous restés au Manitoba pendant leur première année au Canada; l’un d’entre eux habite maintenant à Montréal. La plupart des nouveaux arrivants accueillis étaient francophones, mais pas tous. L’Accueil francophone, un fournisseur de services aux réfugiés pris en charge par le gouvernement, offre des services multilingues à tous les nouveaux arrivants, peu importe leur langue. « Nous sommes une initiative francophone de soutien humanitaire », affirme Boris.
Selon Boris, « l’immigration et les réfugiés redonnent de la vitalité au bilinguisme. » Les enfants des nouveaux arrivants francophones vont à l’école de langue française. « Nous disons que l’anglais est comme un virus : ça s’attrape quand même! », dit Boris en référence à la capacité des communautés francophones en situation minoritaire de s’adapter aux milieux anglophones. Les nouveaux arrivants francophones adultes se joignent aux clubs de conversation en anglais de l’Accueil francophone pour se préparer au marché du travail dans un milieu où l’anglais prédomine. L’Accueil francophone propose à tous ses clients un parcours d’intégration fluide.
L’accueil de l’étranger n’est pas une nouveauté pour l’équipe et les bénévoles de l’Accueil francophone. « La communauté francophone a accueilli beaucoup de réfugiés syriens pendant la vague de 2015, déclare Boris. Ils étaient très contents de l’appui qu’ils ont reçu. »
L’Accueil francophone est devenu un Signataire d’entente de parrainage (SEP) en 2018. « Nous sommes très fiers d’être l’un des seuls SEP francophones à l’extérieur du Québec », dit Boris.
Boris représente l’Accueil francophone au Conseil national des SEP. « En tant qu’unique SEP francophone siégeant au Conseil, il s’agit d’une excellente façon pour nous d’accroître la visibilité et l’inclusion. » À titre de membre du groupe de travail du Conseil des SEP sur le Programme mixte des RDBV, Boris souhaite voir à l’avenir davantage d’occasions de financement pour les groupes de parrainage impliqués dans cette initiative. Boris attribue l’engagement de l’Accueil francophone envers le Programme mixte des RDBV au fonds spécial offert en 2018 par le Refugee Hub. « Sinon, c’est très difficile », il conclut.